N’oublie pas ta femme

L'équilibre entre les responsabilités professionnelles et la vie de famille est un aspect souvent négligé du ministère. Je vous partage l'importance cruciale de prendre soin de sa famille et de son foyer. Ce message sincère et direct vise à inspirer une réflexion profonde sur le véritable sens du service et du sacrifice dans le ministère pastoral. Il est tout aussi pertinent pour les chrétiens qui s’impliquent dans leur église.

N'oublie pas ta femme

J’ai souvent lu des livres pour les pasteurs ou des lettres de nouvelles pour les prédicateurs. On y aborde souvent les sujets qui concernent l’aspect professionnel du ministère. Il est beaucoup plus facile de vouloir améliorer sa prédication que d’améliorer sa vie personnelle. C’est la raison pour laquelle je veux vraiment me concentrer sur le cœur et les sujets qui sont moins abordés, mais si importants.

Quelques mois avant mon mariage (c’était il y a 20 ans), une chrétienne assez âgée que je respectais beaucoup est venue me parler. Son mari était décédé quelques mois auparavant. C’était un homme que j’admirais, il était rempli de zèle et de joie pour le service du Seigneur. Il était très actif dans l’église, conduisait la louange, distribuait des tracts dans les boîtes aux lettres, animait des stands bibliques au marché. De mon côté, j’étais déjà aussi très actif. En plus des cinq réunions hebdomadaires de l’église, je participais à des activités d’évangélisation, conduisais la chorale des jeunes et je commençais à conduire la louange, ce qui nécessitait du temps de préparation.

Cette précieuse sœur m’a dit quelque chose que je n’oublierai jamais : 

"Quand tu seras marié, n’oublie pas que tu as une femme. Mon mari était très impliqué, mais il n’était jamais avec moi."

Jean-Baptiste a dit : "Je suis l’ami de l’époux, je ne suis pas l’époux." (paraphrase de Jean 3.29)

Souvenez-vous que l’Église est l’épouse de Christ. Vous n’êtes pas marié à l’église, vous êtes marié avec votre femme. Il est donc important d’avoir une vie équilibrée afin que l’église ne devienne pas votre maîtresse. 

Cette expression peut paraître choquante, pourtant c’est ce que vivent beaucoup de femmes de pasteur délaissées par leur mari. Si votre femme veut passer du temps avec vous, ce n’est pas parce qu’elle n’est pas assez consacrée, mais parce qu’elle en a besoin et que c’est votre responsabilité. 

L’apôtre Paul dit que "celui qui est marié cherche à plaire à son conjoint." (1 Corinthiens 7.32-33)

Dieu veut que vous preniez soin d’elle. Si votre femme est malheureuse d’être seule, ce n’est pas la faute de Dieu ou du ministère, mais la vôtre. Souvenez-vous que Dieu est le père de votre femme et que si vous la négligez, il s’opposera à vos prières. 

Je vous invite à demander à Dieu de vous montrer si vous devez ajuster votre temps. Demandez à votre femme ou votre mari si elle est heureuse. N’ayez pas peur de la réponse et décidez de changer. Un couple heureux est important pour le royaume de Dieu.

Devenez un bon exemple

Au-delà du bonheur de votre conjoint et du votre, mener une vie équilibrée aura un impact sur ceux qui vous entourent.

"(...) efforce-toi d’être un modèle pour les croyants par tes paroles, ta conduite, ton amour, ta foi et ta pureté." (1 Timothée 4:12)

En cherchant à être un bon mari, vous devenez un exemple à imiter pour les membres de votre assemblée. En prenant soin de votre femme, vous devenez un exemple pour vos enfants et leur futur foyer. L’harmonie de votre couple devient un témoignage puissant pour ceux qui vous entourent. Un témoignage qui parle bien plus que tous les efforts d’évangélisation que l’on peut entreprendre. En effet, les gens ont besoin de voir le résultat concret de l’évangile dans votre vie, pas juste d’entendre des paroles. 

Concrètement, vous devez prendre du temps avec votre femme. Par exemple en ayant une soirée en tête à tête par semaine, mais pas seulement. En vous impliquant réellement dans la vie de la maison, l’éducation des enfants (et cela demande du temps, beaucoup de temps).

Je sais, lorsque vous prenez soin de la maison, vous n’êtes pas en train de sauver le monde, mais ça tombe bien car ce n’est pas votre rôle ! C’est Jésus le sauveur, vous êtes le chef de votre foyer et vous devez en prendre soin. Soyez un homme, soyez responsable.

Vous pouvez apprendre à utiliser la machine à laver. Vous n’avez pas besoin d’être un super-héros pour vider le lave-vaisselle (il est d’ailleurs peut-être temps d’en acheter un). Changer des couches ne vous fera pas perdre votre onction. Faire les courses n’est pas indigne de votre ministère. Changer cette ampoule que votre femme vous signale depuis 6 mois au lieu de prendre un RDV pastoral, c’est aussi accomplir votre appel.

Un pasteur qui prend soin de sa famille ne peut pas être à l’église tous les soirs de la semaine. Un pasteur qui prend soin de sa famille prend des vacances et un ou deux jours de congé par semaine. Un pasteur qui prend soin de sa famille garde de l’énergie pour sa famille. Un pasteur qui prend soin de sa famille apprend à dire non aux multiples sollicitations parce qu’il a dit oui à Dieu et oui à sa famille.

Il n’est pas trop tard pour bien faire. Investissez-vous dans votre couple maintenant pour ne pas avoir à payer les dégâts de l’irresponsabilité plus tard.

Le temps révèle les bonnes décisions

En prenant soin de votre épouse, vous attirerez des gens équilibrés, vous guiderez vers la maturité ceux qui ne le sont pas et vos prises de position mettront à la lumière les couples en danger. En effet, ceux qui vous critiqueront sont justement ceux qui négligent leur couple.

Lorsque Sylvie était enceinte de Camille, notre premier enfant, nous habitions au Québec. 
Notre famille était à plus de 6000 km de nous et comme pour tous les jeunes parents, la naissance de notre premier enfant était un événement très important.
À l’époque, j’étais employé par une église depuis un an, après 2 années de service à temps plein comme bénévole. Le gouvernement du Québec accorde cinq semaines de congé paternité lors de la naissance d’un enfant. C’est-à-dire que le salaire est payé par le gouvernement. 
Lorsque j’ai annoncé que je souhaitais prendre trois semaines de congé lors de l’accouchement, cela provoqua un mini-séisme. Mon pasteur remettait en cause mon "appel", ma "consécration" et me dit qu'il allait devoir trouver un autre collaborateur! Il me mit la pression pour que je ne prenne pas de congés alors que ça n’aurait rien coûté à l’église ! J’allais juste manquer quelques réunions...

J’étais face à un dilemme : choisir d’être un père et un mari à un moment si important ou faire passer ma femme après l’église. J’ai tenu bon et j’ai bien fait. Sylvie a eu un accouchement difficile et elle ne pouvait pas marcher les 3 premiers jours après la naissance. Grâce à ce congé, j’ai pu prendre soin d’elle et de Camille. 2 ans plus tard, ce pasteur quitta le ministère et divorça. 

Chers amis, comprenez que c’est avec amour que j’écris ces mots, mais qu’ils sont vitaux pour l’accomplissement de votre destinée. Si ce n’était pas suffisant, je vais terminer avec une dernière réflexion. Lorsque votre femme discute avec ses amies, est-ce qu’elle se plaint d’être une mère monoparentale ou est-ce qu’elle les inspire par la santé de votre couple ? Votre réputation ne se joue pas lors des cultes, mais à la maison. 

Je prie que Dieu vous donne le courage de prendre pleinement vos responsabilités, de rendre votre femme heureuse, et d’oser aller à contre-courant dans la course folle au ministère organisée par l’esprit religieux. 

Je déclare maintenant qu’en prenant vos responsabilités et en choisissant votre épouse, Dieu déversera sur vous sa faveur, son onction et sa bénédiction.

 

Découvrez les livres que j’ai écrits :

À l'écoute de Dieu, un guide pratique pour reconnaître la voix de Dieu 

Guérir les malades, un parcours de formation pour guérir comme Jésus 

Vous pouvez en télécharger des extraits ici.

David Théry
Des enseignements pratiques pour expérimenter Dieu